Onzième lettre : « Devrait-on reprocher à la Belle d’avoir succombé à la Bête ? »

Mon cher ami, Peut-on décemment reprocher à Cendrillon de rêver d’amour lorsque son propre environnement le lui interdit en la diminuant, en la soumettant, en la bâillonnant, en l’assignant au cachot du désespoir, en la privant de concourir au cœur des hommes qui, au dire des moralisateurs de notre ère, la réduirait à la condition même de femme, à cette élégance des sentiments suggérés, à … Continuer de lire Onzième lettre : « Devrait-on reprocher à la Belle d’avoir succombé à la Bête ? »

Lettre à R.

Mon cher R., Nous ne nous sommes jamais dit que nous nous aimions. Nous rêvions d’instants suspendus, contre toute morale. Tu jouais avec mes principes, je jouais avec tes doutes. Et par ce jeu d’enfants sans règles, nous voilà privés de cet attrait indéfinissable dont parle Châteaubriant. Imperceptible dans son verbe, inacceptable dans ses songes, intolérable dans ses gestes. Nous possédions le temps, nous l’avions … Continuer de lire Lettre à R.

Je veux vous revoir…

Je veux revoir votre visage, Madame, sous la tonnelle d’un tabac. Vous qui rendiez le regard des hommes tellement imprudent, tellement fragile, parfois tragique, lorsque sous ce vieux guéridon, vous faisiez danser vos jambes. Je veux revoir votre sourire, Monsieur. Relire le titre de ce fameux roman que vous n’avez jamais achevé – peut-être même ne l’avez-vous jamais commencé – et délivrer tous ces aveux … Continuer de lire Je veux vous revoir…

Journal de Bord – Arromanches

C’était sur un coup de tête.Un besoin d’émotion. Au dernier moment, un billet de train au départ de St Lazare, à destination de Bayeux, pour voir. Pour sentir. Quand la rage de se souvenir ne supporte plus la crainte de l’oubli, ni ne désamorce la culpabilité de vivre. Je veux dire, librement. Ça a commencé à la Cour de Rome, rue Pasquier, suspendue à l’anse … Continuer de lire Journal de Bord – Arromanches