Quitte à mourir vite et mal, autant vivre avec panache.

En grandissant, lorsque nos cartons à jouets commencent à se changer en reliquaires, nous nous apercevons que les périodes un peu austères auxquelles nous nous épuisons à faire face, s’élevant en cyclones incoercibles dans un monde où plus rien ne s’enracine, aspirent tout ce qui provoquait jadis nos plus simples bonheurs. Encore un mot resté aux barrières de cette année carcérale. Et dans cette monotonie … Continuer de lire Quitte à mourir vite et mal, autant vivre avec panache.

Jean-Pierre Pernaut : au nom de la France

Il était le porte-parole des Français qu’on n’entend pas, Il était le visage de ceux qu’on distingue à peine, Il était Picard, Occitan, Alsacien, Béarnais, Il était de France et il le revendiquait, Il était de la famille de chacun, Il était du cœur de tous, Il portait le joug des territoires oubliés, Il défendait les commerçants, les villages, les traditions, le patrimoine tout entier, … Continuer de lire Jean-Pierre Pernaut : au nom de la France

Dixième lettre : « A l’impossible nul n’est tenu que par le fil de la raison »

Mon cher ami, A l’impossible nul n’est tenu que par le fil de la raison, cette laine d’acier qui suture les plaies impansables du cœur quand l’amour n’est plus d’aucun secours. Il suffirait de tirer dessus, de desceller ce lien pour que plus rien ne me retienne de vous aimer, de vous revoir, de reprendre cette merveilleuse voie de chemin de fer bornée de sentiments … Continuer de lire Dixième lettre : « A l’impossible nul n’est tenu que par le fil de la raison »

Conversations avec Roland Dumas – II

« Papa… » Roland me parle régulièrement son père, Georges Dumas, fusillé par les nazis le 26 mars 1944. A 95 ans, l’évocation de ce traumatisme révèle encore d’intraitables blessures. Il se reproche de ne pas être resté avec lui lorsque les Allemands sont arrivés. Mais il fallait résister. Il avait alors enfourché son vélo pour rejoindre les compagnons des Mouvements unis de la Résistance. « Vous ne … Continuer de lire Conversations avec Roland Dumas – II

Conversations avec Roland Dumas – I

Quai de Bourbon, le 25 juin 2018 – 18h Des baskets blanches. Adieu Richelieu, adieu Berluti. Dumas a désormais succombé au confort des semelles bon marché. C’est le prix de l’âge. De moindre élégance, peut-être, mais Roland ne fléchit pas : « J’ai fait retoucher ce costume pour l’occasion. » En séduction, c’est une pointure. Après avoir beaucoup marché, il feint de se lever et m’invite à … Continuer de lire Conversations avec Roland Dumas – I

Conversations avec Roland Dumas – Introduction

Que devient-on à 96 ans, après avoir été ministre des Affaires Etrangères et confident de François Mitterrand, président du Conseil constitutionnel, avocat de Picasso, député, résistant, journaliste… Que devient-on à 96 ans, lorsqu’on a tant aimé les femmes, tant aimé le pouvoir, celui qui « érotise » et qui ne nous quitte jamais… Que devient-on, Monsieur Dumas, à 96 ans ? « Vous voulez dire, que n’ai-je pas encore … Continuer de lire Conversations avec Roland Dumas – Introduction

Le trait d’union nationale

On a d’abord dit que le virus se transmettait par voies orales et tactiles. Alors on a imposé le masque, les gestes barrières et le gel hydroalcoolique. Et du jour au lendemain, tout ce qu’on a stoppé, c’est la contagion des sourires inoffensifs. On a dit que pour maintenir les restaurants et les commerces ouverts, il fallait espacer les tables, installer des parois, tracer des … Continuer de lire Le trait d’union nationale

Neuvième lettre : « Pour ne pas vous mentir, je me suis souvent tue »

Mon cher ami, Quel triste mariage que celui des roses et du temps. Épineux destin d’un amour impuissant… Je redoutais ses parfums, je pensais les semer. Je craignais cette ivresse comme un cœur écorché qui se perd en éclats passionnels et se rompt à coups de foudre. J’ai tenté de fuir par la porte du doute : ce n’était qu’une alcôve et vous m’y avez … Continuer de lire Neuvième lettre : « Pour ne pas vous mentir, je me suis souvent tue »

Journal du 11 novembre 2018

(Texte publié le 12 novembre 2018) Il est 8h. Cheveux en bataille, humeur tranchée, radio on air. Le ton fervent et le souffle lourd, Alain Delon prête sa voix au souvenir. À ses mots, la liberté semble tenir la guerre en joue. Sur le front, un soldat rédige cette ultime espérance : « Ça y est, j’en suis sûr, la victoire est proche. » 9h. Pour un … Continuer de lire Journal du 11 novembre 2018