Coup de gueule. En France, les prêtres sont assassinés par des mecs placés sous surveillance judiciaire ou fichés S après avoir incendié une cathédrale, victimes de leur instabilité. Mais l’État est miséricordieux. Pas besoin de QR code pour les criminels, pas besoin de permis pour tuer.
En France, le ministre de l’intérieur annonce glorieusement l’arrestation d’une nana qui arborait une pancarte antisémite pendant une manif, une heure avant l’annonce du drame. Puis se fend d’un tweet compatissant pour la communauté catholique qui lui foutrait bien un crucifix dans la gueule, quand même. Tant de bonnes idées emprisonnées dans les chuchotis du confessionnal…
En France, à chaque fois, on dit que ça ne se reproduira jamais. Personne n’y croit, mais qu’est-ce qu’on y peut ? Les gouvernants jouent les vierges effarouchées et entonnent la litanie des mises en garde, invoquent la puissance du front républicain et bénissent l’unité nationale, jouent sur le lexique sacré pour calmer ceux qui douteraient encore de l’identité chrétienne de la France (on doit trouver ce genre de phrase aux archives nationales)… Puis retournent dans leurs palais avec une problématique cruciale, finalement : ce jeune rwandais, était-il en situation sanitaire régulière ?
Oh bien-sûr, ce jeune homme est un cas isolé. Ce prêtre aussi, d’ailleurs. Là aussi, le bénéfice est plus important que le risque. Une vie perdue, dix de retrouvées… C’est insupportable.
Mais les Français n’ont pas la Résistance dans le sang. Ils ne l’ont même pas dans l’âme. Ils en font une affaire de raison ou de problème personnel. Seulement, il faut être un peu fou, un peu rêveur, avoir des idéaux et des légendes greffées au cœur pour résister. Il faut souffrir d’amour pour son pays. En permanence. Et arrêter de placer la réussite au-dessus du mérite, le doute au-dessus du devoir et les remords avant l’action. Debout les morts ! Merde !
Maud PROTAT-KOFFLER
