16 mars 2020 – « La France a besoin d’entendre des vérités, d’être solidaire et de se laver de bien des maux »

Billet de mauvaise humeur – 16 mars 2020. Aaah, l’union nationale… Le « en même temps » du bon petit Français indigné, complexé, malade de ne pas pouvoir exercer son acte de mauvaise foi hebdomadaire pour, d’habitude, une réforme indigeste, une loi outrageuse ou n’importe quelle autre décision qu’il jugerait, à tort où a raison, inconvenante. Le gaulois réfractaire dans son bas de soie, assumé ou pas, du moment qu’il ne se prend pas pour un résistant… Le complotiste, parfois, le négationniste, un peu, ou l’intellectuel 3.0 qui jouit d’une popularité factice, voire fictive, en publiant chaque jour son avis sur tout : c’est surtout qu’on s’en fout.

Vous n’avez pas aimé le discours d’Emmanuel Macron ? Vous l’avez trouvé snobe, pas assez ferme, trop littéraire, pas assez clair, trop long, trop ambigu, trop calme, trop prévisible, trop ceci, trop cela… Vous auriez préféré qu’il parle d’état de siège plutôt que d’état de guerre. Vous auriez aimé entendre les mots « confinement » et « interdiction ». Vous vouliez avoir peur. Vous vouliez vous pisser dessus, à en vider votre stock de PQ. Eh bien non. Non, l’Apocalypse, ce n’est pas pour ce soir. Mais s’il faut vous foutre les chocottes pour que vous saisissiez l’ampleur de la crise, si la perspective d’une pandémie ne vous effraie pas, si les mises en garde ne suffisent plus à vous convaincre que nous sommes sortis du contexte politique et si vous pensez pouvoir négocier avec la mort, alors par pitié, en temps de guerre, partez avec la première vague. Sans masques, sans armes, mais partez seuls. La France n’a pas besoin de chouineuses. La France n’a pas besoin de gens mécontents qui dispersent les consciences et affaiblissent le moral.

La France a besoin d’entendre des vérités, d’être solidaire et de se laver de bien des maux. Elle a besoin d’un père. D’un président. Pas d’un héros. Elle a besoin de se retrouver. Arrêtez de nous emmerder. Confinez-vous pour de bon.

Maud Koffler

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