Je me perdais en rêves dans vos yeux d’enfant
Et je craignais le feu de chacun de nos gestes
Déposés en secret dans un écrin ardent
De lumière et de vœux, sans destin, sans promesse.
Je crus voir en votre âme, cruelle blessure,
Fortifiée de ces rêves qu’on suspend aux cieux,
N’entendant plus d’un hymne qu’un léger murmure
Un soldat assiégé sans épée et sans dieu,
Partisan d’une France où les Fous seraient rois.
Pour un temps, pour toujours, de mon âme patrie,
Devenez souverain, rédigez-y vos lois,
Et gravez en son sein vos nobles armoiries.
Gouvernez donc ce cœur à l’ambon de ma peine,
Bâtissez un donjon pour me garder en vie,
Levez-vous, revenez, entendez cet appel,
Mon ultime espérance en entrant dans la nuit.
Maud Koffler
