(Texte publié le 25 août 2020)

Tu étais peut-être cet enfant caché derrière un soupirail, témoin brisé de scènes de feu, de sang, et, tu le sauras plus tard en ton âme éprouvée, témoin d’une renaissance.

Tu étais peut-être ce garçon embusqué sous la tonnelle d’un tabac, frappant en plein cœur et à coups de poudre les derniers Boches du Fbrg.

Tu étais peut-être ce soldat de la 2e DB, du sable plein les bottes, la croix de Lorraine cousue au bras, la liberté cousue au corps.

Tu étais peut-être cette femme exquise, sans scrupules, sans talons et sans âge, qui se hissa la première sur les barricades, pour y mourir de passion et de bravoure.

Tu étais peut-être cet orphelin qu’une nation étreignit sous ses tissus de gloire sur les Champs-Elysées, pupille d’un peuple écorché, en guerre pour l’éternité.

Qui que tu sois, nous sommes tes héritiers. Tu nous donnes la conscience d’être et d’avoir été.

Maud Koffler