Avoir son mot à dire mais ne pas en dire trop, tel fut le gage de Sylvie Vartan lors de ces dernières 48h. « Je me sens obligée de sortir de ma réserve devant le déferlement, devant tout ce déballage assez dérangeant », se défend-elle. Mais son propos est bancale. Comme si Sylvie Vartan n’avait jamais quitté les bras de son premier amour, n’ayant pour argument que ce lointain passé, elle ressasse ses tendres années auprès de l’Idole des Jeunes et assure être à la meilleure place pour « rétablir l’image de Johnny, parce que quelque part on le salit »… Entre temps, plus de 30 années se sont écoulées et Johnny, on le sait, est passé par bien des vies.
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Si seulement Sylvie Vartan s’était tenue à une courte déclaration en faveur de son fils, peut-être aurait-elle respecté sa volonté de ne pas faire le jeu du surenchérissement. Critique vis à vis de Laeticia, lui reprochant sans se mouiller d’avoir organisé « un spectacle » en guise de funérailles et d’avoir influencé – si ce n’est provoqué – l’éloignement du corps de Johnny, Sylvie Vartan fait finalement tomber la carte de la mère brisée, tenant à elle seule le rôle de veuve noire. Puisque la tendance est aux suppositions et interprétations névrosées, il apparaît comme une sorte de jalousie refoulée, un sentiment d’appartenance légitime à celui qu’elle n’avait peut-être jamais cessé d’aimer. Mais elle ne s’arrête pas là puisqu’elle ajoute détenir des documents qu’elle dévoilera « en temps et en heure », alimentant le mystère de l’héritage sans en dire davantage…

Le lendemain, sur le plateau de Morandini Live, le biographe Pascal Louvrier monte au créneau : « Soit on a des preuves et on met les preuves sur la table, soit on se tait. Sinon c’est alimenter la rumeur, une rumeur vraiment détestable et je pèse mes mots. Soit elle a des preuves, des témoignages de premières mains, et à ce moment-là on l’écoute et c’est très grave, ou alors on ne va pas sur ce terrain-là parce qu’à mon avis, on dépasse les bornes. » Face à lui, l’agent de Sylvie Vartan réagit vivement en l’accusant de ne pas être en mesure de porter de tels jugements et de mentir lorsqu’il reprend des propos du l’autobiographie de Johnny Hallyday, lesquels, après vérification, étaient bien vrais. Il surenchérit avec agressivité : « Aujourd’hui, il y a toute une nuée de gens qui apparaissent, comme vous – je ne sais pas d’où vous sortez, moi, je ne vous connais pas -, qui balancent des propos calomnieux sur Sylvie Vartan. Elle n’a pas de preuves à apporter. Vous, vous n’avez pas à vous mêler de ça. Je ne vois pas ce que ce livre vient apporter de plus. » C’est qu’il ne l’a pas lu. Il estime aussi que Jean-Claude Camus a fait une erreur en intervenant depuis la télé belge, prétextant qu’il n’a pas mesuré la portée de ses paroles… Camus le sénile, Louvrier l’imbécile… Monsieur Goavec, enlevez donc cette robe de procureur qui vous sied si mal et qui ne vous inculque rien de plus que de la méchanceté et de l’hypocrisie.

Ce testament est un prétexte pour atteindre Laeticia, et ça, Sylvie Vartan n’est pas la seule à en user. Il aurait été tellement plus sain d’accepter et de comprendre les dernières volontés de Johnny… A force, on finira bien par le déterrer pour voir s’il est vraiment mort…
« C’est tellement injuste ce qu’on a pu dire sur elle. Elle est tout sauf la description minable qu’on en fait dans ces journaux qui salissent, qui médisent, qui prédisent, qui vendent en supposant l’âme des gens. » Johnny Hallyday – Dans Mes Yeux
Mais de quoi se mêle-t-on, pour l’amour du ciel ?
Un proche de Johnny me confiait aujourd’hui : « C’est bien dommage que cela devienne un tel déballage (…). Je ne veux pas intervenir et prendre un quelconque parti. J’espère juste que la justice tranchera de manière a sauvegarder la mémoire de ce grand artiste qui a été mon ami… Il détestait les conflits, il n’aurait pas aimé cette situation. » Anonyme et pourtant bien connu, il ajoute : « J’ai moi-même été effacé de sa vie d’un jour à l’autre pour des causes qui concernaient Madame. Bref, je connais la vérité qui me concerne et chacun raconte sa vie comme cela l’arrange. »
Parallèlement, quelques ténors prennent la parole pour des raisons que l’on ignore, à l’instar d’Eddy Mitchell, de Michel Polnareff ou encore Brigitte Bardot dont on retiendra cette déclaration d’amour envers son propre fils : « C’était comme une tumeur qui s’était nourrie de moi, que j’avais portée dans ma chair tuméfiée, n’attendant que le moment béni où l’on m’en débarrasserait enfin. Le cauchemar arrivé à son paroxysme, il fallait que j’assume à vie l’objet de mon malheur. » Charmant.

Jean-Claude Camus, lui, en a assez. Alors, un bonne fois pour toutes, il remet les choses en ordre : « On n’a pas le droit de dire que Johnny était dans un état de faiblesse. On n’obligeait Johnny à rien, jamais. Il y a plus de dix ans, j’avais dit à Johnny: ‘S’il t’arrivait quelque chose, tu ne crois pas qu’on devrait faire une fondation?’ Il avait répondu : ‘Non, ce sera Laeticia’. »
« Je suis au courant de la dernière fois où elle a été empêchée de le voir. C’était le samedi. Johnny est parti le mardi. La veille, Laura avait envoyé un texto à son père pour venir le voir, il aurait répondu: ‘Pas demain, la semaine prochaine’. Ils sont venus quand même le samedi après-midi. Et Johnny, qui était très mal et avec un caractère que je connais bien, a lancé : ‘J’avais dit que c’était non, c’est non’. Il a demandé à Laeticia de le dire. Laeticia lui a dit: ‘Tu ne peux pas me demander ça’. Et il a appelé l’infirmière lui demandant de dire qu’il ne voulait voir personne. Ce n’est pas Laeticia, même si on lui met tout sur le dos. » Jean-Claude Camus
Ce que la morale ne dit pas dans l’esprit de ceux qui lapident Laeticia à coups de « moi je pense que » et « il paraît », c’est que la vérité ne se construit pas sur des rumeurs, des fantasmes, du buzz et de la récupération. Il y a la vérité juridique, celle qui donnera raison ou non au testament de Johnny, puis la vérité morale, celle qui rétablira l’honneur des uns et la malhonnêteté des autres.
Jean-Claude Camus a raison, tout le monde ferait finalement mieux de se taire.
Maud PROTAT-KOFFLER
