La réputation des garçons de café parisiens trône parmi les plus incontournables clichés que l’on a souvent bien du mal à renverser. En plein coeur du 17ème arrondissement, devant le métro Wagram, le café Gabrielle a des allures de brasserie haussmannienne et familiale. Le temps s’y est arrêté.
Il est 8h, Paris s’énerve. Sur la place de l’Etoile, les parisiens manœuvrent imprudemment. Une voiture déboîte au dernier moment en direction des Ternes. L’Avenue de Wagram dessert de nombreux restaurants, bistrots français et cafés américanisés. A l’angle fleuri de la rue Jouffroy d’Abbans, des trottinettes passent à vive allure. Nous sommes entre l’école Fourcroy, le collège Ronsard et le lycée Carnot. Trois établissements bondés qui n’octroient aucun répit aux automobilistes pressés. La Plaine Monceau est desservie par deux lignes de métro (2 et 3), il aurait mieux valu y songer. Un peu plus loin, le métro Wagram côtoie le kiosque à journaux. A la une de ce jour : Johnny, le dernier adieu.
Paris Match dévoile les photos intimes d’un hommage historique. Rien de tel qu’une brasserie haussmannienne pour s’y plonger. Justement, elle s’appelle Gabrielle.

Le décor indique une certaine prestance, un confort un peu bourgeois dans un ensemble nostalgique. L’assiette y répond fidèlement. Gabrielle est parisienne. Mondaine à juste mesure, élégante et courtoise. Lieu de toutes les rencontres, de tous les âges, de tous les jours.
La carte n’est peut-être la pas la plus originale du quartier, mais elle ne déçoit jamais. Quant au service, il s’accommode à la rapidité du parisien. Evidemment, c’est « à la bonne franquette ». Mais une erreur est vite pardonnée lorsque l’assiette est déposée.
Les habitudes de Gabrielle
Un petit déjeuner régulier peut être accompagné de bonnes surprises. Lorsqu’on se voit offrir un croissant par la serveuse, par exemple. Ou un Carambar pour la journée. A l’heure du déjeuner, les tables sont généralement prises d’assaut par les bureaux du quartier. Le ton est fort, la cuisine est débordée et le service n’attend pas. Il serait dommage de ne se contenter que du club sandwich en raison du rythme imposé.

A partir de 18h, on ne commande plus de boissons chaudes. De toute façon, tout bon Français qui se respecte commande un apéritif accompagné d’une planche ou d’un bol de cacahuètes. Toutefois, si vous arrivez avant, jetez un coup d’oeil au panel de thés qui trône derrière le bar. Il y a du choix !
Si, par chance, le patron est au comptoir, il faut l’accoster. Ses origines italiennes et son sens de l’accueil font aussi la personnalité de la brasserie. C’est lui, le chef d’orchestre. Attentif, attentionné et délicat.
Enfin, ne soyez pas pressé… Le temps est déjà bien assez rapide. Ici comme ailleurs, il faut vivre…vivre pour le meilleur.
Maud PROTAT-KOFFLER
