Monsieur Fillon, vous avez été mon plus beau combat

Monsieur Fillon,

Vous avez été mon plus beau combat. Et votre fidélité fut la plus noble des victoires. Dimanche, c’est la France qui a perdu un choix historique. Vous n’y êtes pour rien. Ne regrettez jamais d’avoir redonné aux Français la possibilité de croire en leur pays. A l’instar du général de Gaulle dont la casquette vous sied plus qu’aucune autre, vous avez fait renaître une certaine idée de la France. Vous avez su faire de la France une priorité et non un but.

Certains ténors Républicains vous ont reproché le maintien de votre candidature. Et vous n’avez pas abdiqué. Vous vous êtes montré à la hauteur de ce que votre parti considère comme étant de la folie et de l’irresponsabilité. Face à l’abandon et aux menaces, vous êtes resté fort, solide, fidèle. Face à ceux qui se vouent au culte de la personnalité plus qu’au culte de la France, vous vous êtes montré intransigeant. Face à cette droite qui ne semble plus assumer ni son histoire ni son devoir, vous avez revivifié la force tranquille d’un militantisme que l’on croyait éteint.

En engageant cette résistance, vous avez lancé un véritable mouvement, celui d’une France Libre. Quand certains estiment incarner le gaullisme, vous le ressuscitez.

Monsieur Fillon, pendant plusieurs semaines, vous avez été la cible d’accusations, d’insultes, de calomnies toutes aussi violentes les unes que les autres. Au nom de cette France désorientée, au nom de cette presse dévalorisée, au nom de cette droite déconfite et au nom de ceux qui vous aiment, je vous demande pardon. Nous avons échoué là où les convictions n’étaient plus assez fortes pour supporter le mensonge et l’insurrection médiatique.

Nuit et jour, je n’ai cessé de faire campagne pour vous et je n’ai rien regretté. Les insultes, les provocations, les confrontations ne m’ont jamais fait douter de la force de votre projet porté par une volonté puissante de rendre à la France sa grandeur. J’ai découvert le militantisme, ses joies et ses désenchantements. J’ai perdu des amis. J’en ai rencontré d’autres. J’ai gagné le pari de ne jamais céder au renoncement de quelques désabusés.

J’étais là, au Trocadéro, quand vous avez réuni des centaines de milliers de Français sous une pluie battante d’abord, sous un soleil éclatant ensuite.  J’étais là, à la Villette, quand vous avez prononcé ces paroles d’une force incontestable et décisive :  » Ne cédez à aucune intimidation, ne lâchez aucune de vos valeurs. Soyez plus grands que ceux qui nous mitraillent. C’est plus que ma personne qui est dans leur viseur : c’est une haute idée de la France qu’on veut abattre en vol. Mais on n’abat pas une idée qui est au fond de l’âme française. Cette idée a plus de 1000 ans ; cette idée a toujours 20 ans ; cette idée a pour noms, liberté, honneur, grandeur, fierté »  et de redire votre amour pour Pénélope.

J’étais là, Porte de Versailles, lorsque vous avez lancé cette phrase faisant vibrer la plume journalistique : « Je ne vous demande pas de m’aimer, je vous demande de me soutenir. » 

Et dire qu’on vous croyait faible… Et dire qu’on vous croyait fini.

« Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort ». Cette situation se prêtait à la fois à la difficulté d’une campagne présidentielle et à la fonction même de Président. A chaque confrontation, aussi sidérante et violente soit-elle, vous répondiez avec l’assurance et l’expérience d’un homme d’Etat. Seul présidentiable contre tous. Et pourtant…

Ne regrettez rien. Quel que soit l’aboutissement de ces affaires, je vous serai toujours reconnaissante d’avoir éveillé en moi le désir de m’engager pleinement pour la France, à 20 ans.

« Il n’y a pas de raison que nous ne soyons pas à la hauteur, pas de raison que nous nous détournions des sommets qui nous font signe, pas de raison que nous ne soyons pas un jour, nous aussi, fiers de nous-mêmes, légitimement, parce que nous aurons fait ce que nous devions faire, parce que nous n’aurons pas gâché nos talents. » Faire

Merci.

Maud

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