Depuis plusieurs semaines, la candidate du Front national et celui d’En marche ! étaient au coude à coude et devançaient nettement leurs concurrents. L’érosion qu’ils ont enregistrée durant la dernière quinzaine est sensible et presque identique. Toutefois, leurs scores semblent s’être arrêtés au sommet d’une gloire exaltante. Marine Le Pen perd 2,5 points, Emmanuel Macron en perd 2. 

A quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle, l’indécision mène les sondeurs par le bout du nez. Les mesures se contredisent et les journalistes ne prennent plus le risque de convenir entre eux d’un second tour annoncé. Rien n’est joué. Les Français savent bluffer et sauraient d’autant plus faire mentir les sondages, comme ce fût le cas en 2002. Renverser la balance, faire sa propre révolution dans les urnes, tel semble se dessiner le scrutin.

Les courbes tordent le cou des sondeurs. Deux mois auparavant, tout semblait écrit d’avance. C’est à peine si le tapis rouge n’avait pas déjà été déroulé sur le parvis de l’Elysée, François Hollande passant la main à son plus fidèle successeur. Seulement voilà, la sphère médiatique s’est pris les pieds dans le tapis et désormais, on ne parle plus que pour faire des suppositions débordantes de contradictions. L’incertitude ne touche donc pas que les électeurs…

François Fillon au second tour ?

Au QG de François Fillon, on s’active sur les réseaux sociaux et les opérations d’affichage se multiplient. Le candidat a même fait son apparition sur Snapchat dans une interview réalisée en lien avec de jeunes électeurs. L’objectif ? Atteindre la génération la plus éloignée du débat politique. Selon un sondage réalisé par BVA en 2016, seulement 43% des jeunes se déclaraient certains d’aller voter à l’occasion de la présidentielle.

Mais rien n’arrête l’euphorie du militantisme. Au lendemain des affaires qui avaient ébranlé la campagne de François Fillon, de nombreux jeunes avaient choisi de quitter le navire proche de l’échouement… Aujourd’hui, les réunions des Jeunes avec Fillon ne désemplissent pas. Leur activité reprend de plus belle sur un fond d’appréhension mais avec la certitude qu’ils peuvent tout changer. Non, la jeunesse n’est pas l’éternelle désintéressée de la politique.

Tandis que le candidat LR progresse dans les sondages, Emmanuel Macron et Marine Le Pen entament une régression inattendue. Seraient-ils arrivés au summum de leur gloire ? Contrairement aux deux candidats EM et FN, François Fillon conserve depuis le début de la campagne un socle électoral solide. Mais ne le crions pas trop fort, Mediapart n’a pas encore donné le prix de ses caleçons…

 

Maud PROTAT-KOFFLER